Où les anges brulent

Publié le par NoBass


Les putains de jours passent et se ressemblent,
Les tours cachent l’horizon, les splifs tournent, rasemblent,
On fait ses classes dans les cours de prisons,
Les soçes, la famille, disons que les grosses liasses stimulent,
Enterre les amis, souvent on y passe mais la vie continue,
Un putain de vice peut en cacher un autre,
Il dissimule sa haine, la reum elle, la rue lui a déjà prit un fils,
Le daron, parle comme il cogne, mais à force on s’habitue,
Ca pue les coups, le cœur béton comme un bout de bitume,
Il tue le temps, à moins que se soit le contraire,
Avec ses confrères dans le crime il tombe dans tous les pièges que la rue tend,
Gratte deux trois rimes de quartiers sur les shmits
Et les tards enragés, une moitié du temps, et l’autre pété au shit,
Il a des rêves, pourtant,
des envies d’éxil,
guette la carte du monde,
Relie les lettres de son frangin au placard,
Ca dit le vrai luxe c’est être libre, l’homme est pas fait pour la cage,
Personne n’est parfait, comme leur dernier braquage,
Alors il gamberge en âge, allongé sur son lit superposé,
Pense à changer de berge, les yeux explosés,
il pense

« - Oué c’est qui là?
- C’est moi, eh descends tout de suite la, descends, oué c’est chaud, ils ont niqué (….),
- Quand?
- putin ces fils de pute, là, là tte a l’heure mon pote,
- Ah oué?
- ils étaient là, ils ont … il est a l’hosto la le type qui s’est fait planté
- Vas y j’arrive »

Il se lève, prends son (….) sous le lit, enroulé dans une veste,
Sourit à sa mère lui fait un geste de la main,
Claque la porte, rejoints le reste de l’équipe, les potes,
Ca sent le roussit mais peu importe, putin, faut que ces putes crèvent,
La daronne, guette par la fenêtre, regarde son fils partir,
Cette nuit, c’est la dernière fois qu’elle entendra parler de lui.

Refrain:

Où vont les anges? (4x)

Elle a l’âge des premières fois, l’âge où on teste la vie,
L’âge où on aime, autant qu’on se déteste,
L’âge où le seul avis qu’on ai, c’est celui des autres,
Tous dans le même navire, elle était cool avant que sa reum perde les os,
Tout s’écroule quand ses parents divorcent, les coups,
Les rapports de force, plus personne à l’écoute car plus de réseaux,
Adoléscence meurtrit, cicatrices ambulantes,
Le cœur bléssé prend le premier petit con venu pour une ambulance,
Une vie stressée sans but, sans tarder,
Elle donne son petit corps à qui sait la regarder,
Et encore c’est une grande pute,
La vie, elle assemble ses putains d’souvenirs,
Elle se rappelle, les nombreuses visites nocturnes,
De papa dans sa chambre,
Et elle fume, fait le mur, enrage, d'jà mùre avant l’âge,
Attend sa mue après l’orage, ça ne peut qu’être mieux,
Elle tombe accroc d’un raclo plein de promesses,
Tout est OK, jusqu’au jour où elle lui annonce qu’elle est cloquée,
Le jour de ses 18 piges tout est noir ce soir de décembre,
On l’a retrouvé dans sa baignoire, baignant dans son sang .

Refrain:

Il a le poing tranché, des gouttes de sang viennent tacher le sol,
Encore une gorgée d’alcool, encore un cachets chargés,
Il guette son visage déformé dans la glace, brisé,
C’était le fils sage, désormais ses putains de démons le suivent à la trace,
D’un monde asseptisé, pousser à réussir très tôt,
A viser le top, à vivre les rêves de ses parents, leur véto, oui il en crève,
Gosse transparent, éternel premier de la classe,
Tout part en couille et se casse, personne n’a rien vu venir,
Il se fracasse la tête contre les murs,
Passe la plupars du temps seul devant la glace,
Genre, c’est à moi que tu parles?
Génération X, héritiers de la violence des ainés,
Une étincelle sur une trainée de poudre qui voulait juste être aimée,
Des années, à kiffer sur une fouf qui s’en branle, l’étouffe,
Il s’en prend à dieu, prie le diable, s’imaginant à deux dans le gouffre,
Il a des pulsions meurtrières et veux sortir des ténèbres,
Le souffre douleur d’hier, deviendra célêbre,
tristement,
Le poing tranché, des gouttes de sang sur le sol,
Encore une gorgée d’alcool, encore un cachet,
Les armes chargées de son daron, entassées dans un sac de sport,
Il se dirige vers son lycée pour inverser le score,
Il arrive, pointe une première cible, et la ça tourne au drame,
La suite, elle fera la une des journaux ….

Pour les gosses d’ici, de là-bas, du bled, ou d’ailleurs,
Quartiers difficiles ou pas, j’plaide,
Qui est coupable quand ça tourne au drame, que le coup part,
Y’a même des SOS, dans les cocktails molotov,
La réalité prend le dessus, les anges brulent, tu pars et qui s’en souvient?
Ecoutes-les hurler même pour rien, parce qu’on né pas criminels, on le devient,

Refrain: (2)

Publié dans Lino

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